Avant de traverser, je me trouve à Tunis chez notre ami André où je séjourne depuis quelques jours. Mardi 19 septembre je me connecte à l’application Bolt pour un taxi afin de rejoindre la gare de portage, direction Sfax, 3 heures de route dans un mini bus de 8 personnes.
Arrivé au centre de Sfax, au rond point Bourguiba, à quelques pas de la mosquée El Manar, avenue d’Algérie, j’aperçois des hommes et des femmes presque invisibles, cachés par des sacs de plastique et des branches d’arbres… De suite en prise avec la réalité que vivent aujourd’hui les migrants subsahariens en attendant la traversée vers l’Europe, l’Italie est à moins de 400 km par la mer. Là, le temps de faire 2 photos, voila qu’un agent des forces de police me demande si j’ai l’autorisation officielle, si je suis journaliste…
S’en suit un contrôle de passeport, un contrôle de 3 heures avec à la sortie une escorte policière toute la journée. Le lendemain le chauffeur de taxi qui m’amène au port me parle de l’île de Kerkennah, à une heure de bateau… Je décide de m’y rendre, le prochain ferry, le « Cercina », part à 16h00. Dans le grand hall de départ arrive la police, plusieurs contrôles de papiers, on ressent les tensions.
Le ferry est l’heure, j’embarque avec des touristes et des gens, des travailleurs qui font des aller- retour régulièrement, toujours sous la surveillance des forces de police, tout est sous contrôle. Il faut savoir que l'île de Kerkennah, prisée des passeurs, est plus proche des côtes italiennes de Lampedusa.

Sitôt descendu du ferry un policier me contrôle encore, une habitante de Kerkennah témoigne en ma faveur, « toute personne qui met un pied a Kerkennah et mon amie » dit elle au policier. Par la suite Mme Lamia me donna son numero WhatsApp pour l’informer de ma venue prochaine sur l’Archipel, prévu au printemps prochain, apres retour de mes autorisations demandées aux autorités de l’Ambassade de Tunisie en France. 20h embarquement, retour à Sfax.
Patricia Huchot-Boissier

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